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Qu’aurait dit Sail s’il avait surgi aujourd’hui,avec son sourire ironique et son regard qui va toujours au delà des apparences ?
Sommes nous toujours sur la voie que tu nous avais tracée ?
Je me souviens quand il avait une fois posé une question qui avait surpris plus d’un.A quoi servent les festivals de cinéma en Afrique? Le connaissant très bien,je soupçonnais derrière cette question un sous entendu qui voulait dire,au pire des cas, qu’ils ne servent pas à grand chose, sinon il n aurait pas posé la question.Au meilleur des cas, sa question suggérait qu’il faut repsenser toute la philosophie d’un festival.Certains organisateurs en font une fin ,hélas sans impact aucun!
Il faut avouer que la question est toujours d’actualité .Les festivals de cinéma se ressemblent et d édition en édition,on a cette fâcheuse impression que tout va dans les oubliettes.
C’est d ailleurs dans cet esprit qu’ aujourd’hui la 23 ème édition du FICAK s’ est intéressée à la question de la mémoire, de la préservation du patrimoine cinématographique et de l’avenir .
Quel rôle peuvent jouer concrètement ces festivals dans ce grand projet ?
Au delà des projections de films ,des débats ,des colloques,des hommages,des prix et de tout le reste , qu’apportent concrètement ces festvals aux cinémas africains ?
Il est évident que sans une industrie cinématographique autonome qui pourrait faire entendre la voix de l Afrique et diffuser son image à travers le monde ,nos créations cinematograohiques resteront otages des festivals.
Par ailleurs, et pour atteindre l’universalité le cinéma en Afrique doit explorer d’autres thèmes et se libérer de cette thématique de la quête de l identité dont il est resté tributaire depuis sa naissance .
Il est important de signaler,dans la même perspective,que les festivals qui s intéressent aux cinémas africains ,doivent repenser le concept du cinéma invité.Nous nous invitons réciproquement,nous nous rendons des hommages ,certes, mais le cinéma invité doit être au delà des frontières du continent .Ceci permettrait à nos cinémas de s’ouvrir sur d autres expériences cinematograohiques ,et pourquoi pas ouvrir la voie à des coopérations et des coproductions
La naissance tant espérée de la fédération des festivals africains devra apporter sa pierre à l’édifice pour ce qui est d’encourager les productions, d’encadrer les jeunes et croire en leurs talents.
Une structure de plus ,elle est la bienvenue mais c’est de nouvelles idées dont nous avons besoin pour sortir des sentiers battus et se défaire des discours des lamentations ,si nous voulons que nos images aillent au delà des frontières de notre continent .
